Charlotte Taupin (Reed Smith) : La facilitatrice
Bon sens et diplomatie
Étudiante déjà, Charlotte Taupin recherche à la fois l’indépendance et l’action. En parallèle de ses études de droit – qu’elle suit en cours du soir –, la jeune femme travaille au sein d’une agence de relations presse puis d’une agence événementielle. Elle se découvre alors progressivement un goût pour la communication. Pas question de bâcler ses études pour autant. Une fois son DEA de droit en poche, la juriste intègre Sciences Po (section services publics) et rejoint la direction des affaires juridiques du ministère de l’Éducation nationale.
« Elle est à la fois très attentive et d’une efficacité redoutable. Sa capacité d’anticipation nous permet à nous, les co-associés, de ne pas nous préoccuper des tracas du quotidien. »
Seulement voilà : celle qui dispose déjà d’une solide expérience professionnelle, regrette la lenteur du processus de décision au sein de la fonction publique. Elle rejoint alors le secteur privé. Après une courte expérience en start-up, Charlotte Taupin intègre une agence de communication financière. Rapidement, elle se familiarise avec cet univers, découvre l’écosystème des PME et parvient à décrocher d’importants contrats. Elle remporte, entre autres succès, l’appel d’offres pour introduire en Bourse la société Fimatex, une liale de la Société générale, qui deviendra Boursorama. « Ça se passe tellement bien, qu’ils me proposent de me recruter en tant que directrice de la communication. » Un poste qu’elle occupera un an avant de rejoindre, pour la première fois, un cabinet d’avocats. « Baker McKenzie recherchait son nouveau directeur de la communication, se souvient-elle. Je me suis dit que cette fonction correspondait à la fois à ma formation de juriste et à mon expérience dans la communication. »
Avec ses compétences, Charlotte Taupin dépasse rapidement les enjeux de communication et se tourne vers le marketing et le business development. Un profil recherché dans l’univers de cabinets d’avocats, qui interpelle notamment Orrick, alors en pleine fusion avec Rambaud Martel. « Lorsque je suis arrivée, mon rôle consistait à ancrer une marque américaine dans le quotidien d’avocats français », assure celle qui est alors directrice marketing et communication, et apprécie particulièrement l’ouverture vers l’international et le dynamisme global de la structure. Au bout de quatre ans, cette intuitive ressent un besoin de renouveau et envisage de quitter l’univers juridique. Au même moment, le cabinet Reed Smith la contacte pour un poste de secrétaire générale. « Ils cherchaient une personne capable de gérer la communication, mais dotée d’un profil administratif, raconte-t-elle. Les associés du cabinet m’ont immédiatement accordé leur confiance. » Elle en devient vite la directrice générale.
« Je rends des comptes aux associés à Paris,mais j’envoie aussi des reporting réguliers au directeur de opérations Europe basé à Londres. »
« Une marque américaine dans un environnement français »
Intégrée au cœur de la stratégie du bureau parisien, elle se familiarise avec son organisation internationale : « Je rends des comptes aux associés à Paris,mais j’envoie aussi des reporting réguliers au directeur de opérations Europe basé à Londres. » En tant que directrice générale du cabinet, elle est aujourd’hui le lien entre les différentes « fonctions support » et les associés- gérants. C’est elle aussi qui encadre la personne responsable du business development et du marketing, ainsi que celle chargée de l’IT. « Je suis leur manager de terrain au quotidien », explique celle dont le travail est largement reconnu. « Elle est compréhensive et rigoureuse, tout en étant amicale », témoigne Muriel Landry, une de ses très proches collaboratrices. « Elle est à la fois très attentive et d’une efficacité redoutable, confirme Daniel Kadar, qui voit en elle une véritable leader. Sa capacité d’anticipation nous permet à nous, les co-associés, de ne pas nous préoccuper des tracas du quotidien. »
Capable de mener à bien des tâches basiques, celle qui aime sortir de sa zone de confort gère également des projets stratégiques, comme le déménagement du cabinet, les actions probono de la maison ou le comité innovation de Paris. Un grand écart intellectuel qui réussit parfaitement à cette mère de famille férue de voile, passionnée de musique classique et qui, pour évacuer la pression, pratique la course à pied. Un équilibre bien rodé.
« En 2015, notre terrain de jeux est énorme, les dossiers stratégiques et les enjeux très importants. » Oui mais voilà, l’avocate envisage l’avenir. Pas question de s’associer, elle aime trop sa liberté. Pas question non plus de rejoindre un cabinet concurrent, elle est trop fidèle et trop reconnaissante envers cette maison qui l’a vue grandir. Anne-Laure Giraudeau veut changer de cap, relever de nouveaux défis, voler de ses propres ailes et rentrer en France.