Cédric Dubucq : Le prodige
Depuis cinq ans, Cédric Dubucq pilote le cabinet d’affaires qu’il a fondé avec Philippe Bruzzo dans son fief d’Aix-en-Provence. La marque de fabrique de cet avocat qui, à seulement 30 ans, signe déjà de jolis succès ? Un savant mélange d’intelligence, de convictions, de bonne humeur et de folie douce. Entre tradition et modernité. Portrait d’un trublion en costume.
Octobre 2022
« Cédric Dubucq est pour moi le modèle type de ce que doit être un jeune avocat ambitieux aujourd’hui. »
Il faut dire qu’à seulement 30 ans, cet ambitieux au talent indéniable signe à la fois de jolies victoires juridiques et de belles réussites entrepreneuriales. La preuve : le cabinet Bruzzo Dubucq s’inscrit aujourd’hui comme un véritable business partner pour un nombre conséquent d’entreprises dans le sud de la France. L’avocat est par ailleurs à l’origine d’un vaste projet de classements et de valorisation des métiers du droit et du chiffre en Afrique. Il est aussi l’instigateur d’une offre de service de solutions blockchain pour sécuriser le droit de propriété sur le continent africain. Un quotidien chargé. Pas question toutefois de renoncer à son équilibre de vie. Cet épicurien n’est pas du genre à sacrifier son bonheur personnel sur l’autel du business. Encore moins sur celui de l’argent. Un état d’esprit qu’il partage avec son associé et partenaire de vingt ans son aîné, Philippe Bruzzo. Avocat connu et reconnu dans la région aixoise, ce dernier – actuel bâtonnier du barreau d’Aix – est largement réputé pour son franc-parler et son éloquence. Le secret de l’alchimie entre les deux hommes ? Une fidélité réciproque et absolue. Une volonté de « toujours faire de son mieux ». Mais aussi et surtout, une furieuse envie de rire. Quelques minutes en leur compagnie suffisent pour capter cette connexion lumineuse, humaine, instinctive, quasi filiale qui permet à Cédric Dubucq d’exprimer pleinement ses capacités d’avocat et ses envies d’entrepreneur.
Créer de la valeur
Mais qu’on ne s’y trompe pas. Si Cédric Dubucq est moins expérimenté que son associé, il est tout autant passionné par le métier qu’il exerce. « Enfant déjà, l’injustice m’était insupportable, se souvient-il. J’ai eu un déclic pour la profession d’avocat lorsque j’ai assisté à un procès d’assises. J’étais alors en licence de droit. Les mots prononcés lors de la plaidoirie m’ont coupé le souffle. » Cet amoureux des mots et des belles phrases étudie à la faculté de droit de Toulon où il envisage une carrière de pénaliste. Une spécialité classique, traditionnelle. Sans doute un peu trop pour celui qui n’a pas l’intention de s’enfermer dans un carcan, aussi noble soit-il.
« C'est un très bon juriste. Pour lui, le droit est un outil, un instrument au service d’autres disciplines. C’est une preuve d’ouverture d’esprit »
Secrétaire de la Conférence
Avant de fonder sa propre structure, le jeune avocat fait ses armes au sein d’un cabinet de droit des affaires installé à Aix-en-Provence. Quelques mois après son arrivée, il participe au concours de la Conférence du stage. Son sujet : « L’apprentissage du clavecin est-il similaire à l’éloquence ? » Pendant quinze jours, l’avocat travaille sa rhétorique, jongle avec les mots, prépare la plaidoirie parfaite. « Mais j’oublie mon papier, le jour de la présentation, raconte-t-il avec cette fausse décontraction qui le caractérise. Disons que j’ai été obligé d’inclure des jaillissements spontanés. » Un naturel éloquent qui séduit le jury et lui permet de remporter le concours et ainsi de compter parmi les secrétaires de la Conférence du stage pendant un an. Une expérience fondatrice pour l’avocat. Celle-ci lui donnera accès à un vaste réseau, mais aussi et surtout aux procès en cour d’assises. Un moyen pour celui qui se destinait au droit des affaires de revenir à l’essence même du métier d’avocat : « En l’espace d’une journée, je devais jongler entre les dossiers de pénal et des affaires de restructuring », se souvient-il. Un grand écart intellectuel qui plaît à ce touche-à-tout en quête permanente de challenges.
« Cédric Dubucq est un homme de projets. Il a une personnalité solaire, joyeuse. Il est toujours très dynamique et extrêmement enthousiaste. »
Direction juridique décentralisée
Afin de tirer son épingle du jeu, il imagine un système d’abonnement mensuel, permettant à ses clients d’accéder à toute l’ingénierie du cabinet Bruzzo Dubucq. Un véritable service de direction juridique décentralisée. Un positionnement qui fonctionne. Plusieurs entreprises font rapidement confiance aux avocats qui se posent comme de véritables business partners et comptent aujourd’hui des clients fidèles comme le groupe Lotti, Sofalip ou Cybertek… « L’activité du cabinet dépasse le cadre purement juridique, Cédric Dubucq s’intéresse au business au sens large, note Jean Monin, directeur administratif et financier du groupe GPE. Au-delà de son expertise technique et de sa capacité à gérer les dossiers, il a une très bonne compréhension des mécaniques économiques. C’est un avocat brillant, très créatif et toujours force de proposition. » Si les sollicitations sont chaque mois un peu plus nombreuses, pas question d’accepter tous les dossiers. « Ce serait une erreur, explique-t-il. Nous devons être certains que le client a du charme, qu’il est respectueux de notre travail et, enfin, que son état d’esprit et son activité sont compatibles avec ce que nous avons à lui proposer. » Par souci d'honnêteté, et parce qu’il veut conserver une certaine excellente dans son expertise, l’avocat n’hésite pas à refuser les demandes trop simples : « Nous choisissons nos clients. C’est le seul luxe que nous nous offrons aujourd'hui. »
La clinique du droit des affaires : le prix de l’innovation
Et ce n’est pas la seule singularité du cabinet, qui doit avant tout son originalité au binôme qui la pilote. Si Cédric Dubucq incarne la fraîcheur, l’envie d’innover et l’ambition, Philippe Bruzzo apporte, de son côté, sa connaissance de l’écosystème, son expérience d’homme d’affaires, ses capacités de plaideur et « un capital sympathie évident », note Cédric Dubucq. Entre les deux, le lien dépasse le cadre professionnel. « C’est une histoire d’amour qui n’est pas corrompue par le désir », poursuit-il. Un trait d’humour qui pose le décor de la relation. Et si les deux hommes ont en commun une joie de vivre communicative, ils partagent aussi la même discipline : rigueur absolue, travail bien fait, service du client. Mais aussi une volonté de s’entourer des meilleurs profils. Pour ce faire, Cédric Dubucq a l’idée de créer une cellule de recrutement pour attirer les meilleurs talents. Il fonde alors la Clinique du droit des affaires.
Le concept ? Mettre en relation les étudiants désireux de se former dans un cadre réel et des entrepreneurs qui n’ont pas les moyens d’accéder à des conseils juridiques de pointe. Ainsi, chaque vendredi après-midi, les locaux du cabinet se transforment en laboratoire juridique au sein duquel les étudiants, épaulés par un avocat de la maison, reçoivent des clients pour une consultation gratuite. Une initiative remarquée qui obtiendra d’ailleurs le prix de l’incubateur du barreau de Paris. Une récompense qui offre un coup de projecteur instantané au cabinet et permet à Cédric Dubucq de se faire un nom dans l’écosystème de l’innovation juridique. À ce titre, il n’hésite pas à soutenir les initiatives les plus prometteuses. « Il a été l’un des premiers avocats à nous faire confiance et à investir dans notre projet, témoigne Louis Larret-Chahine, saluant sa bienveillance. Il est toujours présent en cas de coups durs. »
« Au-delà de son expertise technique et de sa capacité à gérer les dossiers, Cédric Dubucq a une très bonne compréhension des mécaniques économiques. C’est un avocat brillant, très créatif et toujours force de proposition. »
Une touche de malice
Féru de nouvelles technologies, Cédric Dubucq n’hésite pas à proposer des solutions inédites à ses clients comme la blockchain pour sécuriser des activités ou des procédés de signature électronique. Une envie d’innover qui n’a pas de limites. La preuve : Cédric Dubucq est le premier avocat du pays à avoir accepté d’être rémunéré en cryptomonnaie. « C’était déontologiquement possible », prévient tout de suite celui qui agace parfois dans la profession. Pas de quoi le faire douter pour autant : « Pour moi, à partir du moment où l’on garde notre dignité d’avocat, il n’y a aucune limite. » Une philosophie qu’il a bien l’intention de conserver à l’avenir. « Nous avons, Philippe et moi, cette envie d’être imprévisibles, ça nous amuse beaucoup, reconnaît-il, avec une touche de malice. Si cet état d’esprit n’est pas toujours compris par nos confrères, il l’est par nos clients. C’est l’essentiel. » Une imperméabilité aux critiques qui lui procure une grande liberté d’action. Au sein de la profession, comme en dehors.
Côtoyer des sages comme des fous
« Nous avons, Philippe et moi, cette envie d’être imprévisibles, ça nous amuse beaucoup. Si cet état d’esprit n’est pas toujours compris par nos confrères, il l’est par nos clients. C’est l’essentiel. »