Au départ pourtant, rien ne prédestinait Frédéric Broud à piloter un cabinet d’avocats. Rien ne le prédestinait non plus à devenir le conseil stratégique de grands groupes français. Enfant, ce passionné d’histoire grandit dans la région de Nevers et aspire à devenir enseignant. C’est un peu par hasard qu’il s’inscrit en faculté de droit et d’histoire à Paris. Sans plan de carrière ni ambition démesurée. Ce qui ne l’empêche pas de réussir. Bien au contraire. Alors qu’il se focalise sur ses études de droit, il réalise un premier et un deuxième cycle sans embûche. À l’aise avec les chiffres, il se dirige naturellement vers la fiscalité et découvre le métier d’expert-comptable avant de finalement passer l’examen du barreau. Un parcours universitaire sans fausse note qui retient l’attention des cabinets les plus prestigieux. « À l'époque, je ne connaissais rien au monde des affaires. Je n’avais même jamais mis les pieds dans un cabinet d’avocats. Je suis donc passé à côté de ces propositions », se souvient l’intéressé, sur un ton amusé, avant d’évoquer sa première collaboration au sein d'une petite boutique spécialisée en droit des affaires.

Une structure à taille humaine qui permet à Frédéric Broud d’apprendre le métier. « Je traitais des dossiers en droit des contrats, en droit des sociétés et un peu en droit social », se souvient l’avocat qui rejoindra le cabinet Lebray Gaillot Gravel ( Spin-off du cabinet Bignon & Lebray). Une structure prometteuse au sein de laquelle il décide de prendre en charge le développement du département droit social. « C’est à ce moment-là que je me rends compte de l’utilité du métier et de son impact sur la vie des entreprises et de ses salariés », précise celui qui apprécie avant tout l’aspect concret et vivant du quotidien de l’avocat. Parce qu’il aspire à entreprendre, il décide, avec un associé, de créer son propre cabinet : Toison Villey Broud. Une structure au sein de laquelle il exerce pendant plus de 10 ans.

C’est dans le cadre d’un dossier que Frédéric Broud rencontre Bruno Cavalié. Très vite, l’avocat est séduit par le dynamisme, la fraîcheur et l’esprit avant-gardiste du fondateur du cabinet Racine. Si bien qu’il décide de rejoindre la maison en 2010 avec un objectif : structurer et renforcer, avec sa vision pragmatique, le département social, d’ores et déjà composé de deux associés. Pour lui, le droit est un outil au service d’une stratégie. Le rôle de l’avocat est de cerner une situation problématique et de fournir des solutions concrètes. « Frédéric Broud est capable de dépasser le cadre du droit pour apporter une vision globale, témoigne Christophe Walter-Petit, directeur juridique de l’AFP. Il a un spectre à 360° des risques et des opportunités. C’est très rassurant. » Même analyse pour Vincent Marcel : « Il n’est pas dans une position d’autorité et ne cherche pas à imposer son point de vue. Il est dans le dialogue. Ce qui lui permet d’être créatif et de proposer des options que d’autres n’auraient pas envisagées. »

Et ça marche. Progressivement, l’équipe du département social de Racine gagne en notoriété et accompagne aussi bien des PME que des entreprises de premier plan comme Suez, Allianz, Novares… Avec sa fibre de négociateur et sa capacité à gérer des affaires sensibles, Frédéric Broud est régulièrement sollicité dans le cadre de restructurations sociales. Aux côtés de Laurent Jourdan – associé chargé du département restructuration du cabinet Racine –, il prend part à des dossiers d’envergure pour Presstalis, AscoMétal, France Champignon. « Sa force, c’est sa diplomatie, assure Charles-Henri Carboni. Il sait défendre son point de vue sans attaquer ni bousculer la partie adverse. » Un savoir-faire singulier qui offre la possibilité à Racine d’occuper le haut de la plupart des classements en restructuration sociale. Une jolie réussite pour Frédéric Broud qui s’inscrira progressivement comme l’une des figures de proue du cabinet. 

Crédit photos : François Rouzioux