Frédérique Misk-Malher (Gide) : L’intrapreneuse
Depuis quatre ans, Frédérique Misk-Malher pilote en sa qualité de secrétaire générale les 250 salariés des différents business services du cabinet Gide. Un poste clé qui vaut à cette financière, seule non- avocat à participer au comité exécutif, de s’imposer comme une actrice stratégique de la maison tricolore. Poigne et bienveillance.
La secrétaire générale du cabinet Gide est une meneuse de troupes. Dotée d’un caractère chaleureux et d’un leadership naturel, cette brune svelte au physique menu et au regard pétillant dirige d’une main de maître l’ensemble des business services regroupant la finance, les ressources humaines, le business development et la communication, l’IT et les services généraux. « Elle a une grande capacité à déliser les équipes et à créer de la cohésion », assure Amélie Pironneau, DRH du cabinet, avouant sans détour sa reconnaissance vis-à-vis de celle qui, en quelques années, a su valoriser l’ensemble des fonctions support de la maison. Financière de métier, cette Parisienne d’origine libanaise n’avait pourtant pas vocation à s’imposer comme une figure clé de l’un des plus grands cabinets d’avocats français.
Fidéliser et créer de la cohésion
Diplômée de la faculté de Dauphine à la fin des années 1980, elle rejoint le cabinet Arthur Andersen, un des géants de l’audit financier. Elle y découvre différents secteurs, se forge une solide capacité d’adaptation et prend goût au travail en équipe. Parce que celui qui deviendra son mari travaille également chez Arthur Andersen, l’auditrice est contrainte de quitter la société. Elle rejoint alors, en tant que directrice financière, une agence de publicité du groupe Omnicom (deuxième groupe de communication au monde) : DDB.
Ce qu’elle apprécie particulièrement ? Avoir la possibilité de mettre en œuvre les stratégies qu’elle élabore. Mais aussi et surtout : pouvoir constituer sa propre équipe. Un poste qu’elle occupera pendant treize ans avant de rejoindre un groupe de communication, cette fois-ci en tant que secrétaire générale.
« Certains associés se sont montrés sceptiques à l'idée que Frédérique participe au comité de direction, mais elle a su, par son engagement et son professionnalisme, les convaincre. Tout le monde est aujourd’hui persuadé qu’elle est indispensable. »
Une fonction qui lui permet d’élargir son terrain d’intervention. Outre les sujets financiers, la secrétaire générale pilote également la communication, les ressources humaines, les services généraux et l’IT. « C’était génial de pouvoir appliquer la stratégie de l’entreprise à l’ensemble de ces supports », se souvient cette hyperactive qui apprécie la diversité de sa mission. Parce qu’elle aime les défis, Frédérique Misk-Malher se lance quelques années plus tard dans une aventure entrepreneuriale. Un épisode peu concluant. « Ça a été très formateur, reconnaît- elle avec sincérité. J’ai pris conscience que je m’intéressais plus aux personnes avec lesquelles je travaillais qu’au produit à développer. »
Indispensable
Au vu de son parcours, elle est rapidement approchée pour une fonction de directrice financière avant d’être contactée par le cabinet Baker McKenzie pour un poste de directrice générale. Frédérique Misk-Malher retrouve alors sa casquette de « cheffe d’orchestre ». Son travail, qui se distingue par sa singularité au sein de cet univers, plaît si bien qu'il est remarqué par d’autres, comme le cabinet Gide, alors en quête d’une personnalité pour piloter ses business services. « Nous avons dû la convaincre que c’était un nouveau défi , assure Stéphane Puel, le managing partner du cabinet. Qu’elle aurait un vrai rôle et qu’elle prendrait en charge certains sujets de façon autonome. » Séduite par ce discours, la financière intègre donc la structure en tant que secrétaire générale. Elle sera, à ce titre, la première salariée du cabinet à participer au comité de direction. « Si certains associés se sont montrés sceptiques, Frédérique a su, par son engagement et son professionnalisme, les convaincre, note Stéphane Puel. Tout le monde est aujourd’hui persuadé qu’elle est indispensable. »
Premier défi ? Gérer le déménagement du cabinet. Une mission stratégique. « Cela ne se serait pas passé dans les mêmes conditions sans l’implication très forte de Frédérique. Aussi bien en matière de calendrier que de budget », assure le managing partner. En parallèle de ce vaste chantier, la secrétaire générale s’emploie à professionnaliser les différentes fonctions, à « placer les bonnes personnes aux bons endroits » et à identifier les prochains projets qui permettront à Gide de s’imposer comme l’un des plus importants cabinets d’avocats français.
« Elle nous impressionne tous les jours par la justesse de ses analyses et par son envie de faire bouger les lignes, tout en emmenant son équipe avec elle »
Exigeante et humaine
« Mon pire ennemi, c’est l’ennui », conclut cette boule d’énergie, qui pratique le sport à haute dose. Course à pied, Pilates, gymnastique... Frédérique Misk-Malher ressent comme un besoin vital de régulièrement « libérer l’animal sauvage » qui vit en elle. Plus que tout, cette mère de deux filles, qui aime profiter des bons moments, tient à conserver un juste équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Un mélange d’énergie et de rigueur qui lui a permis de gagner le respect de son équipe comme celui du cabinet tout entier.