Paul Kramer : L’inclassable
Octobre 2022
Le statut social de l’avocat, le prestige de la robe, Paul Kramer n’en a que faire. Il ne cherche ni la gloire ni la fortune. Il n’a d’ailleurs pas de carte de visite, porte rarement la cravate et passe peu temps sur LinkedIn. Peu importe. Sa clientèle est fidèle et solide. Son secret ? L’excellence du service rendu, d’abord. Capable de gérer n’importe quel dossier – principalement en droit des affaires et en droit pénal –, l’avocat est avant tout sollicité pour ses compétences juridiques. L’intelligence émotionnelle, ensuite. Au-delà de sa maîtrise technique et de son sens des affaires, Paul Kramer est plébiscité pour l’attention qu’il consacre à chacun de ses interlocuteurs. Que ce soit des grands groupes ou des start-up. « Il a de l’empathie et il est toujours soucieux de bien faire, assure Stéphane Jock, juriste chez Décathlon. Il a une approche plus douce, moins belliqueuse que d’autres avocats avec lesquels on travaille. » Même constat pour Adil Houti, le fondateur du Manoir de Paris que Paul Kramer accompagne depuis dix ans : « Il ne cherche jamais à ouvrir un dossier pour le refermer aussi vite ensuite. Il maîtrise les sujets juridiques et dispose d’une vraie intelligence émotionnelle. Il s’intéresse vraiment à la personne qu’il a en face de lui. » Des qualités humaines qu’apprécient largement ceux qui le côtoient au quotidien : « Il est profondément bienveillant, honnête et fiable », assure son associée, Maud Miallon. Une sensibilité et une volonté d’aider les autres que l’avocat reconnaît non sans une certaine dose d’autodérision : « Mes proches m’appellent parfois ''l’ami des minorités'' », note-t-il, sourire aux lèvres et sans complexe, affichant une approche du métier « à l’ancienne » et une envie de rester extérieur au microcosme des affaires parisien. Loin d’écumer les soirées mondaines, ce sportif au style de vie sain aime avant tout passer du temps avec ses trois enfants. Curieux de tout et surtout des autres, il développera très tôt un goût pour l’aventure. Une passion pour le voyage qui transparaît aujourd’hui dans sa façon d’appréhender le métier d’avocat. « On ressent en lui cette ouverture et son intérêt pour la différence,poursuit Maud Miallon. Il n’a pas peur de l’inconnu et ne reste jamais enfermé dans son propre univers. »
« Il maîtrise les sujets juridiques et dispose d’une vraie intelligence émotionnelle. Il s’intéresse vraiment à la personne qu’il a en face de lui »
Compétence et ouverture
C’est d’ailleurs pour assouvir sa passion pour les voyages qu’il s'inscrit en faculté de droit. « Je me suis dit que le métier d’avocat me permettrait de partir travailler à l’étranger, assure celui qui s’épanouira pleinement sur les bancs de l’université d’Assas. Ce que j’aime, à ce moment-là, ce ne sont pas tant les matières enseignées que la liberté qu’offre la faculté. » Rapidement, l’étudiant est captivé par le niveau des professeurs comme Pierre Delvolvé, Nicolas Molfessis ou Horatia Muir Watt. Parce qu’il est avide de connaître d’autres façons de penser le droit, notamment celles des pays anglo-saxons, il réalise une partie de sa formation outre-Manche. Une ouverture qui lui vaut de se distinguer des autres avocats de sa génération. La preuve : il est vite repéré par le cabinet Francis Lefebvre pour compléter le département droit international privé. Une première expérience du métier qui lui permet de découvrir à la fois des disciplines singulières - droit minier, droit OHADA…– et un rythme de travail effréné. « Ce ne fut pas une période facile, mais j’avais confiance en moi. Je savais que j’apprenais à exercer mon métier avec rigueur et à venir à bout de n’importe quel type de dossier », se souvient celui qui décidera, au bout d'un an, de s’échapper du monde des affaires pour partir à l’aventure.
De Mayotte à Hong Kong
« En faisant quelques recherches, je tombe par hasard sur une annonce émise par une avocate en quête d’un collaborateur à Mayotte », poursuit-il. Une aubaine pour le jeune avocat en manque d’exotisme qui sera le premier métropolitain à prêter serment sur l’île. Si le territoire est petit, les sujets sont nombreux. Droit des affaires, droit de la presse, droit pénal, droit social, droit des étrangers… Paul Kramer traite tous les dossiers. Au-delà des questions de droit, l’homme est confronté à des problématiques sociales parfois complexes sur le plan humain. Un épisode formateur pour le jeune avocat qui restera près de trois ans outre-mer.
« Il a une approche plus douce, moins belliqueuse que d’autres avocats avec lesquels on travaille »
Une clientèle éclectique
« Dès le début, j’ai eu des clients aussi bien sur des sujets de droit pénal que de droit des affaires », explique celui qui se considère comme un « couteau suisse ». Pleinement investi dans chacun des dossiers qu’il traite, Paul Kramer se positionne en un conseil du quotidien. Un projet entrepreneurial qui le galvanise : « Il y avait de la peur et de l’adrénaline, mais cela me motivait bien plus que la vie de collaborateur dans une grande maison. » Au fur et à mesure, l’avocat multiplie les opportunités et les rencontres. Si bien qu’il se forge une clientèle éclectique. Capable de défendre des grandes entreprises telles que Décathlon ou Orange dans des dossiers de contentieux commercial. « Paul Kramer a travaillé pour nous après avoir remporté un appel d'offres, témoigne Stéphane Jock, juriste dans l’enseigne de sport. On a rapidement trouvé qu’il sortait du lot. Si bien qu’il nous a accompagnés sur un important dossier de concurrence déloyale et sur des dossiers de droit pénal. »
- Il se déplace principalement en vélo
- Il est passionné de voyage
- Il aime diversifier son activité et traiter des dossiers très différents les uns des autres.
Reprendre dans le bon sens
Convaincu que l’union fait la force et parce qu’il veut s’appuyer sur des avocats compétents, il s’associe d’abord avec Jean-François Quiévy, spécialisé en droit des affaires en 2015 puis avec Maud Miallon, experte en droit social, en 2019. Un trio complémentaire qui ne cherche pas à battre des records de facturation, préférant bâtir une croissance solide et construire des liens de confiance sur le long terme avec ses clients. Le tout, en gardant indépendance et autonomie. « Notre stratégie consiste à proposer un accompagnement plus large à chacun de nos clients, explique Paul Kramer. Cela, en conservant les valeurs qui sont les nôtres. » Au cœur de ces valeurs ? Les enjeux humains. « Ils sont prioritaires », assure celui qui n’hésite pas à refuser un dossier s’il estime ne pas avoir les compétences requises. « Il n’a pas d’ego mal placé, soutient Maud Miallon. Lorsqu’il sent qu’il n’est pas le mieux placé pour répondre à une problématique, il le dit franchement et sans détour. » Et si certains avocats sont fiers d’être disponibles jour et nuit pour satisfaire leurs clients, Paul Kramer, lui, tient à préserver sa vie privée. « Rester à son bureau jusqu’à 4 heures du matin, pour moi c’est un échec, assure-t-il, tout en reconnaissant être parfois contraint de travailler des soirées entières. Tout est en réalité une question d’équilibre. » Un style décontracté et une simplicité assumée qui détonne dans l’univers des affaires. Tant mieux. Paul Kramer n’a jamais eu l’intention de rentrer dans un moule. Encore moins de faire comme tout le monde. Libre penseur. Libre tout court.
« On est véritablement dans l’échange. Quand je lui demande son avis, il ne cherche jamais à imposer son savoir. Il connaît le droit et sait le dépasser pour avoir une vision business »