Stephenson Harwood : La métamorphose

Défiant les lois de la crise sanitaire et la frilosité ambiante, le bureau parisien de Stephenson Harwood décide, il y a deux ans, d’enclencher sa transformation. Recrutement intensif, élargissement de l’offre, accélération de la croissance… le cabinet fait feu de tout bois en capitalisant sur cet ADN de bienveillance et d’esprit d’équipe dont il a fait une force, sur l’esprit entrepreneurial que lui insuffle son nouveau Managing Partner et, aussi, sur une certaine envie de se mesurer au marché. Récit.

 

Janvier 2022

Rares sont ceux qui, dans le monde des cabinets d’avocats comme ailleurs, peuvent se targuer d’avoir mis à profit les deux dernières années pour se réinventer. Stephenson Harwood est de ceux-là. Alors que la crise sanitaire incite chacun à faire le dos rond pour limiter la casse, c’est la période que choisit le cabinet parisien pour passer à l’offensive et enclencher sa métamorphose. Quitte, pour cela, à se lancer « dans une politique d’expansion à contre-courant du climat ambiant », reconnaît Nicolas Demigneux, alors tout nouveau Managing Partner et artisan clé de ce changement de braquet qui, en quelque mois, va redéfinir le périmètre d’activité du cabinet et son statut au sein de la firme, « ce vaisseau amiral londonien de plus de 300 avocats » au sein duquel, désormais, il s’impose en levier de croissance.

« Je veux faire de Paris la porte d’entrée de Stephenson Harwood en Europe ; le hub européen, d’envergure 
et full service, de la firme » 


Nicolas Demigneux

Hub européen

« C’est vrai qu’en deux ans nous avons beaucoup changé, confirme-t-il ; on a élargi l’offre, diversifié nos expertises et notre clientèle… » Dans un marché plus enclin à sécuriser ses positions qu’à cultiver l’esprit de conquête, il fallait oser. Mais pour le cabinet, l’heure du changement avait sonné. L’offre partagée entre contentieux et transactionnel se définit désormais comme full service, la clientèle compte aussi bien des banques que des industriels et des fonds d’investissement, les chiffres sont bons et à la hausse…

Autant de cases cochées qui, pour Nicolas Demigneux, justifient qu’on redéfinisse l’ambition. La sienne est claire : « Je veux faire de Paris la porte d’entrée de Stephenson Harwood en Europe, déclare-t-il. Le hub européen, d’envergure et full service, de la firme. » C’est dit. Et dans un contexte où le Brexit modifie la donne réglementaire, ça se tient. Associé au sein du cabinet, Yann Beckers le rappelle : « Aujourd’hui, Paris a plus que jamais une carte à jouerD’où notre volonté d’établir un pont avec le Royaume-Uni  pour servir nos clients en France »

Restait, pour accompagner cette montée en puissance, à se doter des talents qui, comme Boriana Guimberteau en propriété intellectuelle et Jean-Julien Lemonnier en droit de la concurrence, permettraient de « prolonger sur place les activités d’excellence de Londres ». Là encore, en période d’attentisme économique et de prudence généralisée, ce n’était pas gagné.

Toujours en 2021, le cabinet s’est doté d’équipes en droit social avec l’arrivée de Soazig Préteseille et en restructuring avec Alexandre Koenig. Il s’est également renforcé en aviation avec l’arrivée de Laurence Hanley et en corporate Private Equity avec Clotilde Billat.

Supplément d’âme

Nicolas Demigneux s’en souvient : « Même les plus belles maisons ont eu du mal à faire venir de nouveaux talents ». De ses locaux du premier arrondissement, rue Cambon, le cabinet, pourtant, y parvientMieux, il y excelle. « Son magnétisme dans cette période est saisissant », confie Jean-Julien Lemonnier qui, en mars 2021 quitte White & Case pour venir étoffer l’équipe. « Stephenson Harwood m’a proposé quelque chose de vraiment trippant ». Ce qui se produit dès le premier entretien. « Ils m’ont montré quelque chose de différent, résume-t-ilBoriana Guimberteau, dix-sept ans « dans un beau cabinet » évoque le même ressenti lorsqu’elle a décidé de rejoindre l’aventure il y a quelques mois. « C’est l’ambition partagée, l’émulation collective... C’est ça qui a fait la différence et qui m’a poussée à choisir ce cabinet », raconte-t-elle.

« Ici les énergies individuelles convergent. Les gens n’avancent pas séparément dans leur pratique,
ils participent d’un même mouvement »

Boriana Guimberteau
Cela et l’esprit d’équipe, immédiatement perceptible, qui, selon elle, le caractérise. «Ici les énergies individuelles convergent. Les gens n’avancent pas séparément dans leur pratique, ils participent d’un même mouvement. » Et à en croire les anciens, le phénomène ne date pas d’hier. « Tout ce qui a frappé Jean-Julien et Boriana, je l’ai perçu il y a huit ans, confie Yann Beckers. Moi aussi j’ai vécu mon arrivée ici comme une bouffée d’air, avec ce management qui vous donne les moyens de développer votre pratique en autonomie, ce respect de la diversité qui vous laisse libre d’être vous-mêmes, ce climat de confiance… » Certains parleraient de culture d’entreprise ou d’identité de marque. Ici, on préfère parler d’Adn pour évoquer « le mélange de bienveillance, de projet commun et de volonté de faire ensemble qui transcende toutes les pratiques » et dans lequel Nicolas Demigneux voit « le supplément d’âme » du bureau parisienCelui qui, lorsque d’autres peinent à convaincre, va lui permettre de « fédérer tous azimuts ».

« II y a eu un changement de message. La bienveillance
était toujours là mais s’y ajoutait une notion nouvelle de performance qui modifiait l’approche »

Nicolas Demigneux

« Conquête de l’ouest »

« Avant j’étais dans un gros bus … Maintenant je suis dans un modèle plus petit mais j’ai les mains sur le volant et ça, ça change tout, confirme Jean-Julien Lemonnier. Ça donne au cabinet une réelle attractivité ». Et à chacun de ses membres une authentique fierté d’appartenance doublée d’une incomparable « envie de faire ensemble ». « On nous dit « foncez ! » et c’est ce qu’on fait, poursuit-il. Résultat, je vis la période la plus exaltante de ma carrière. C’est la conquête de l’Ouest !». Boriana Guimberteau confirme : « Chacun est libre dans le choix et la gestion de ses dossiers mais avec, à sa disposition, de réels moyens ». Une formule gagnante qui fait à la fois la singularité du cabinet et sa valeur ajoutée. « Ici, il n’y a pas de Zlatan Ibrahimović, pas de talent égoïste, on joue collectif », résume Jean-Julien Lemonnier qui voit dans ce mélange de valeurs partagées et d’exigence élevée non seulement « un terreau fertile au développement » mais un vecteur clé de performance.

Et pour ceux qui en douteraient, il y a les autres. Ces clients ou confrères qui, eux aussi, attestent de quelque chose en plus... Avocat au barreau de Paris et associé au sein du cabinet coréen Yulchon, Cho Hyun Chu est de ceux-là. « Stephenson Harwood m’a assisté sur un dossier délicat de contentieux immobilier en mettant en place une équipe très opérationnelle, se souvient-il. Il y avait son niveau de compétence élevé, bien sûr, mais ce qui faisait vraiment la différence c’était l’esprit d’équipe qui y régnait. » Même son de cloche chez Philippe Dalliez, ex-président de Picard, que le cabinet a accompagné de longs mois  : « C’était un dossier complexe mêlant M&A, contentieux et droit fiscal et ils ont réellement écouté mes attentes, explique-t-il. Je traitais avec une équipe dédiée de cinq associés et j’ai eu l’impression de n’avoir qu’un seul interlocuteur tant cette qualité d’écoute se retrouvait chez chacun et tant chacun maîtrisait le dossier, ce qui est très rare ! » Et pour le cabinet, le signe d’une mutation en marche. Celle qui s’amorce il y a près de trois ans. En mai 2019 précisément.

Renouveau

À l’époque, deux nominations viennent impulser un mouvement et ajuster les priorités. Celle d’Eifion Morris au poste de CEO de la firme et celle de Nicolas Demigneux à celui de Managing Partner du bureau parisien. L’effet est immédiat. « À Londres, il y a eu un changement de message. La bienveillance était toujours là mais s’y ajoutait une notion nouvelle de performance qui modifiait l’approche », se félicite ce dernier

« On nous dit « foncez ! » et c’est ce qu’on fait. Résultat, je vis la période la plus exaltante de ma carrière »

Jean-Julien Lemonnier
« Jusque-là, on était un certain nombre à regretter qu’une relative forme de confort domine. On avait besoin de plus d’exigence et aussi d’une remise en question ». Surtout à Paris où le bureau n’exprimait pas son plein potentiel . Pour Nicolas Demigneux, qui depuis toujours a la fibre entrepreneuriale et le goût du challenge, le timing est parfait. Il intensifie les recrutements ciblés, élargit le territoire d’activité, donne un coup d’accélérateur à la croissance et, en l’espace de deux ans, le bureau de Paris devient l’exemple à suivre au sein de la firme. Un tour de force qui ne surprend pas Raphaël Gauvain. Ancien avocat aujourd’hui député LREM, il connaît bien ce spécialiste du contentieux et témoigne de son rôle décisif dans la métamorphose du cabinet. « À son arrivée au poste de Managing PartnerNicolas a insufflé un esprit entrepreneurial aux équipes, raconte-t-il. Il a créé une vraie dynamique, mis le cabinet en tension ». Au point qu’aujourd’hui, celui-ci est acteur des ambitions de la firme, laquelle entend doubler son chiffre d’affaires d’ici à cinq ans. « Grâce à ce qu’on a réussi à faire sur ces deux dernières années, nous allons accompagner cet objectif, montrer comment un bureau étranger peut se développer et comment la firme à laquelle il appartient peut capitaliser sur ce développement pour appuyer sa croissance globale, » promet Nicolas Demigneux. Et dans le contexte actuel de redistribution des cartes, difficile de rêver mieux.

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