Bernard Gault : PDG sans chichis
Ce 18 avril, Bernard Gault quitte son poste de PDG de transition d’Elior avec le sentiment du devoir accompli. Doté d’une solide expérience, le banquier d’affaires aura permis au groupe de retrouver un équilibre financier en seulement quinze mois. Une jolie prouesse pour celui qui conseille les fleurons de l’économie tricolore dans le cadre d’opérations financières de haut vol depuis plus de quarante ans. Sa marque de fabrique ? Enthousiasme, technicité, simplicité. Des qualités qu’il pourrait bientôt mettre au service d’une autre société familiale. Portrait d’un homme bien.
Fidèle et passionné, cet homme de chiffres au caractère entier qui, depuis quarante ans, multiplie les projets – à titre professionnel, associatif, ou simplement pour le plaisir – dispose aujourd'hui d'un solide carnet d’adresses. Dans le monde de la finance et au-delà. « Depuis le début de ma carrière, j’ai eu la chance de tisser des liens d’amitié très forts avec des personnes que j’apprécie et que j’admire. On appelle ça le réseau, souligne-t-il. En réalité, il s’agit pour moi d’amis avec qui j’aime échanger.» Échanger sur tous les sujets. La finance de marché et la conjoncture économique. Mais aussi la gastronomie française, le vin, l’art, l’éducation via son poste de président de la fondation CentraleSupelec. Avec toujours cette envie de sortir des sentiers battus pour construire quelque chose de nouveau. dans la sphère juridique.
« Il est bien sûr très expérimenté, très intelligent, très pointu et en même temps très simple et accessible. Il s’exprime sans fioritures, sans chichis. Il est toujours le même, quel que soit le contexte. Il attire réellement la sympathie »
Aucune caste
« Une période particulière »
Une référence sur le marché français
« C’est un homme de la renaissance qui est capable de toucher à tous les domaines. Il sait trouver des voies d’amélioration avec beaucoup d’énergie »
« Rock'n roll »
PDG
Pour des raisons personnelles, Bernard Gault quitte Perella Weinberg Partners en 2015. « À ce moment-là, mes interlocuteurs au Qatar me demandent de remettre de l’ordre dans une société britannique d’accessoires et de maroquinerie de luxe dont l’émir est en partie propriétaire et qui perd beaucoup d’argent : Anya Hindmarch », se souvient celui qui prend alors sa première mission de président de transition. Très vite, le financier perçoit les failles du modèle économique de la structure, repère les leviers de croissance potentiels, cherche à comprendre l’histoire de la marque. Et, comme à son habitude, cerne l’âme du projet et l’intention de son fondateur. « C’est à la fois passionnant et amusant, explique-t-il avec toujours la même vivacité. La mission mêle des aspects créatifs et des notions très rationnelles. Il faut savoir jongler.» En parallèle, l’homme rejoint le conseil d’administration de plusieurs sociétés, notamment OVH et Elior, le spécialiste de la restauration collective. En 2022, tandis que le groupe est en redressement, son dirigeant démissionne de façon soudaine. Parce qu’il est un administrateur actif et qu’il possède une solide expérience, Bernard Gault est réquisitionné.
Il est alors nommé DG puis PDG. Sa mission ? Remettre l’entreprise sur les rails. Pour cela, l’homme applique toujours la même méthode : tranquillement, mais avec détermination, il analyse la situation, échange avec les opérationnels, définit la gouvernance, fait des choix, imagine de nouveaux business models… « Ce n’est que du bon sens », précise celui qui, en l’espace d’un an, redresse la barre, parvenant ainsi à créer les conditions permettant l'acquisition de la société Derichebourg courant 2023. Une opération qui offre à Elior un équilibre sur le plan financier.
Passionné
« C’est un homme de chiffres, un vrai banquier et en même temps, il très accessible, disponible, enthousiaste, à l’écoute des opérationnels. C’est un vrai facilitateur. Ce qui ne l’empêche pas de dire ce qu’il pense et de prendre les décisions qu’il estime nécessaires. Il a beaucoup de courage »