Wilfrid Lauriano Do Rego : Réussite à la française
L’ascenseur social français n’est pas un mythe. Wilfrid Lauriano Do Rego en est la preuve. En effet, rien ne prédestinait ce franco-béninois de 61 ans à présider le conseil de surveillance français de l’un des leaders du conseil. Rien ne prédestinait non plus cet expert et conseil reconnu à devenir un des plus proches conseillers du président de la République française pour les questions africaines. « Je n’ai jamais eu de plan de carrière, confie l’intéressé avec l’humilité et le calme qui le caractérise. J’ai toujours avancé au fur et à mesure des challenges qui s’offraient à moi, en essayant d’apporter les meilleures solutions. »
C’est à force de travail que Wilfrid Lauriano Do Rego forge son expertise et sa réputation. Celle d’un meneur de troupes intelligent et bienveillant. Celle d’un homme à l’écoute efficace, capable d’accompagner et de conseiller les fleurons de l’économie française notamment dans le secteur de l’énergie. Celle d’un homme de parole pour ses clients, ses associés et collaborateurs chez KPMG et, plus largement, de tous ceux qui sollicitent son regard avisé sur le monde. Celle d’un citoyen engagé qui lutte avec conviction et de façon concrète en faveur de la diversité et du « mieux vivre ensemble ». Une expérience qui lui vaut d’être choisi par le Président de la République pour piloter le Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) en 2018. Un poste exposé et politique qu’il accepte néanmoins sans hésiter : « J’ai eu beaucoup de chance dans mon parcours. Ce virage vers la sphère publique était pour moi l’occasion de rendre à la société française ce qu’elle m’avait donné. »
« Il ne ménage pas sa peine. Il est prêt à donner du temps pour faire avancer les idées auxquelles il croit. (…) C’est un homme qui parle peu mais, lorsqu’il s’exprime, c’est avec une incroyable efficacité »
Gravir les échelons
Son premier savoir-faire au sein du cabinet ? L’audit financier dans le cadre de fusions acquisitions. Sur le terrain, l’homme se spécialise progressivement dans l’univers des énergies et des télécoms. Jusqu’à devenir une référence incontestée en la matière. « Il est très reconnu dans ces secteurs, explique Mustapha Oussedrat, président de KPMG Avocats, qui côtoie l’intéressé depuis plus de 20 ans. Il a une très grande capacité d’écoute ce qui lui permet de comprendre avec finesse les besoins des interlocuteurs. Il leur apporte des réponses très pragmatiques. » « C’est un réel expert de l’économie des entreprises, qu’elles soient grandes ou petites. Il en comprend tous les aspects. Il sait prendre de la hauteur, comme il sait se montrer curieux et s’intéresser aux détails », témoigne Laurent Lubrano, le directeur général de la société Fonroche Lighting, qui a rencontré Wilfrid Lauriano Do Rego dans le cadre de sa fonction au sein du CPA.
Trouver des solutions
Un rôle de conseil auprès des clients qu’il conserve avec, en parallèle, la volonté d’encourager la jeune génération d’associés à prendre le relai. Une évolution naturelle, estime-t-il. « Transmettre est important à mes yeux », note celui qui est aussi « Global lead partner » depuis 2016. Il gère à ce titre deux des « grands clients prioritaires » de la firme, parmi les cent qu’elle compte au niveau mondial.
C’est lui qui est ainsi chargé de trouver des solutions lorsqu’une difficulté arrive pour ces deux entreprises d’envergure. Quelle que soit la problématique. Quel que soit le pays. « Je suis là pour comprendre, capter le besoin, puis identifier l’équipe, le métier qui pourra intervenir et résoudre la situation, précise-t-il. Et de poursuivre : c’est un rôle qui suppose de connaître l’organisation de KPMG en France et dans le monde, et avec 30 ans de maison, j’ai eu l’occasion de bien connaitre nos principaux bureaux et services »
« Diriger, c’est d’abord écouter »
Et ce n’est pas tout. En 2019, l’homme est élu par le collège des associés pour prendre la tête du conseil de surveillance de KPMG France. Il devient alors responsable de la gouvernance du cabinet. C’est lui qui est chargé de « faire émerger les grands axes » et de « donner le tempo » de l’antenne tricolore.
Un rôle qui suppose à la fois de l’expérience mais aussi une capacité à contrôler ses nerfs, à garder son sang froid. Car c’est vers lui que se tournent les associés lors de difficultés ou de moments de doute. « Diriger, c’est d’abord écouter », affirme avec calme, Wilfrid Lauriano Do Rego.
Envie d'agir
Une capacité à prendre de la hauteur que l’homme met au service de l’ensemble des causes qui lui tiennent à cœur comme la diversité. Il à ce titre membre membre du Club du XXIe siècle, une association qui promeut une vision positive de la diversité auprès des décideurs économique et politique.
Engagé par ailleurs sur le terrain de l’écologie, il intervient comme administrateur de la fondation « Energies pour le monde ». Et ce n'est pas tout : il contribue aussi au lancement l’ONG TeraWatt Initiative, lancée à la suite de la COP 21 qui promeut le développement de l’énergie solaire. Le directeur général de la structure, Pham Ba, témoigne : « L’engagement de Wilfrid Lauriano Do Rego a été total pour apporter une énergie décarbonée là où elle est plus que nécessaire. »
« Il ne ménage pas sa peine, confirme de son côté Vincent Jacques Le Seigneur, président de Energies pour le monde. Il est prêt à donner du temps pour faire avancer les idées auxquelles il croit. Ses qualités intellectuelles sont précieuses pour une organisation comme la nôtre. C’est un homme qui parle peu mais, lorsqu’il s’exprime, c’est avec une incroyable efficacité. » Une envie d’agir qui le conduit naturellement à la tête du Conseil présidentiel pour l’Afrique en 2019.
« Il a le potentiel pour être un grand leader, quel que soit le domaine concerné »
« J’ai rencontré peu d’hommes avec une telle vision géopolitique et, en même temps, une capacité à comprendre les sujets de terrain. Il est compétent, visionnaire et vertueux »
« Mieux vivre ensemble »
« Le président Macron recherchait un mouton à cinq pattes : une personne issue de la société civile, avec une expérience à divers postes de gouvernance, et dotée d’une connaissance suffisante du continent Africain et de la diaspora africaine en France », explique l’intéressé qui est choisi. Comme une évidence. Et qui accepte cette responsabilité supplémentaire. Son rôle ? Conseiller et informer le Président de la République des enjeux politiques sur le territoire africain d’un côté. Expliquer à la diaspora africaine, le sens de la politique du Président de la République, de l’autre. Faire le lien, en somme, entre Emmanuel Macron, la diaspora africaine et les pays d’Afrique. «J’avais à coeur de faire en sorte que les binationaux installés en France se sentent bien », souligne-t-il. Son leitmotiv ? Le « mieux vivre ensemble ».
« Il a réellement et profondément à coeur de donner une nouvelle place aux diasporas africaines, note Laetitia Helouet, ancienne présidente du Club du XXIe siècle et directrice générale de l’école des hautes études internationales et politiques (HEIP). Il est convaincu que c’est une richesse pour notre pays. Ses projets, ses actes font réellement bouger les lignes. » Lucide, l’homme commence par ce qu’il connaît : le volet économique. Il multiplie alors les débats avec des professeurs d’universités et autres professionnels éclairés. Le constat est clair : il faut supprimer le franc CFA, perçu comme un « outil de colonisation », en Afrique de l’Ouest. Le Président de la République, à l’écoute de son conseiller, annoncera lui-même la fin du franc CFA à l’occasion d’un déplacement à Abidjan en décembre 2019. Il multipliera par la suite les projets d’envergure, comme la mise en place du «pass africa », une initiative visant à encourager et aider les jeunes binationaux à se lancer dans l’entrepreneuriat : coaching, formations et même financements. Une réussite incontestable. « Nous avons changé la vie de dizaines de porteurs de projets, assure-t-il avec fierté. Aller à la rencontre des jeunes, écouter leurs besoins… cela m’a émotionnellement nourri. »
Virage politique
« Au fond de moi, je ne suis plus la même personne », poursuit celui qui est dorénavant un homme public. Convaincu qu’Emmanuel Macron est en capacité de transformer le pays, Wilfrid Lauriano Do Rego aspire à poursuivre son engagement national : « J’ai l’intime conviction que si rien ne change, on ne tendra pas vers ce mieux vivre ensemble qui est, je le crois, si important pour notre société. »
Pas question de chercher le devant de la scène médiatique. « C’est un homme de conviction qui n'oublie pas d’où il vient. Il a des idées, des valeurs et peut remuer ciel et terre pour les défendre », souligne Mustapha Oussedrat qui ne serait pas étonné de voir, un jour, son ami de longue date occuper d’autres responsabilités publiques. Comme d’autres qui le côtoient. « Il a, pour moi, le potentiel pour être un grand leader, quel que soit le domaine concerné », estime Laetitia Halouet soulignant « le rôle modèle, à tous les niveaux » de l’intéressé. « J’ai rencontré peu d’hommes avec une telle vision géopolitique et, en même temps, une capacité à comprendre les sujets de terrain. Il est compétent, visionnaire et vertueux, conclut avec admiration Laurent Lubran. C’est le genre de personne dont le monde d’aujourd’hui et de demain a besoin. » Un destin prometteur, donc, pour cet infatigable défenseur du « mieux vivre ensemble ».
« C’est un homme de conviction qui n’oublie pas d’où il vient. Il a des idées, des valeurs et peut remuer ciel et terre pour les défendre »