Xavier Rollet : Problem solver
Octobre 2022
« Il m’a souvent sorti de situations épineuses ayant à voir avec des législations fiscales internationales méconnues. Grâce à lui, j’ai pu éviter un certain nombre de pièges ou de potentiels conflits »
Formé « à la dure »
Il faut dire que Xavier Rollet a un esprit entrepreneurial. Il aspire d’ailleurs, depuis son plus jeune âge, non pas à briller dans les prétoires, mais à adopter un mode de vie libéral. Pas question toutefois de suivre l’exemple de son père en embrassant une carrière de pharmacien. Parce qu’il s’exprime bien et qu’il est « matheux », Xavier Rollet se dirige naturellement vers des études de droit et de fiscalité à la faculté d’Aix-en-Provence. Une fois son diplôme d’avocat en poche, cet ambitieux qui veut être « là où ça se passe » rejoint la capitale et ses grands cabinets d’affaires. Dès 1998, il intègre l’équipe fiscale de Coopers & Lybrand (qui deviendra PWC un an plus tard). En tant que stagiaire, puis comme collaborateur. Formé « à la dure », le jeune avocat apprend à réagir vite, à apporter des réponses claires et précises, à gérer une charge de travail très importante, à appréhender les rapports hiérarchiques et les problématiques internationales…
Gravir un à un les échelons
Pas de quoi traumatiser cet optimiste. « Nous étions une bande de jeunes collaborateurs motivés et soudés. Nous travaillions ensemble dans un esprit convivial et solidaire. Je garde un très bon souvenir de cette période », assure celui qui intervient sur des sujets variés, avant de se tourner exclusivement vers des dossiers de fiscalité personnelle. Plus précisément ceux qui ont trait à la situation personnelle des entrepreneurs, des dirigeants et des actionnaires. Des dossiers qu’il apprécie pour leur côté humain. Les enjeux sont palpables. Et ça lui plaît.
« Il est stable sur tous les plans. Je ne l’ai jamais vu changer dans sa façon de travailler. Je crois que c’est pour ça, aussi, que les clients lui sont fidèles »
Entre le modèle américain et le modèle français
Trois ans plus tard, alors que le département fiscal de PWC compte près de soixante-dix avocats, Xavier Roller décide de quitter la firme. « Notre façon d’exercer était devenue, à mon sens, trop industrielle, explique celui qui ne récuse pas le modèle américain, conscient que celui-ci a largement fait ses preuves. Cela ne correspondait simplement plus à ma perception du métier. Il suppose, selon moi, une démarche plus personnalisée. » L’homme, accompagné de sa collaboratrice Valérie Gin-Boyer – qui est aujourd’hui encore à ses côtés –, décide alors de rejoindre une maison française plus traditionnelle : le cabinet Courtois Lebel.
Il ne faudra que quelques mois à Xavier Rollet pour prendre conscience des différences culturelles existant entre une firme internationale et un petit cabinet tricolore. Sur tous les plans (développement, communication, marketing, organisation…). « Ça a été un épisode très instructif humainement », reconnaît-il, sans regret. Fort de cette expérience, Xavier Rollet sait qu’il trouvera son bonheur au sein d’une structure hybride entre le modèle américain et le modèle français. « Au même moment, j’échange avec mon ami Fabrice Rymarz qui est associé chez Racine et qui intervient sur des dossiers de fiscalité corporate ou immobilière, se souvient Xavier Rollet. Il m’explique que le cabinet souhaite développer la fiscalité personnelle et m’encourage à le rejoindre. » Séduit par le projet et, plus largement, par « l’esprit Racine », Xavier Rollet intègre le cabinet français en tant qu’associé en 2015.
- Il se déplace toujours à vélo.
- Il est qualifié de « leader calme » par ses clients.
- Le jour de son arrivée chez Racine, alors qu’il déballe ses cartons, le fondateur du cabinet, Bruno Cavalié, vient lui souhaiter la bienvenue, champagne à la main.
- « Les avocats qui rentrent trop tard le soir chez eux sont inefficaces », selon lui.
Sur mesure
« J’ai tout de suite eu l’impression de faire partie de la bande, explique le fiscaliste. J’ai découvert des avocats entrepreneurs et ambitieux qui avaient une vision moderne du métier tout en ayant une approche familiale. » Pas question pour autant de transformer sa pratique. Xavier Rollet traite toujours des dossiers de fiscalité personnelle et reste fidèle à ses clients. Des clients prestigieux – dirigeants, chefs d’entreprise, actionnaires, sportifs… – qui le sollicitent lorsqu’ils sont confrontés à des questions fiscales complexes. Et si ces derniers apprécient, bien sûr, ses compétences techniques et sa vision internationale, ils font aussi appel à lui pour son calme et sa sérénité. « C’est quelqu’un de très rassurant, confirme Jean Botti. Quand on a un problème, c’est vers lui qu’on se tourne. C’est, en quelque sorte, le médecin du droit. » Et ce, quelle que soit l’heure de la journée, la période de l’année, comme en témoigne sa collaboratrice, Valérie Gin-Boyer : « Il est stable sur tous les plans. Je ne l’ai jamais vu changer dans sa façon de travailler. Je crois que c’est pour ça, aussi, que les clients lui sont fidèles. » Il prend en considération les contraintes spécifiques de chaque dossier et leur apporte une réponse sur mesure. Si bien que l’équipe de Xavier Rollet – qui compte aujourd’hui près d’une dizaine d’avocats – gagne progressivement en notoriété et en influence. Et lorsqu’un dossier dépasse sa zone de compétences, Xavier Rollet n’hésite pas à faire appel à ses associés en droit des affaires, en droit social ou en contentieux.
« Il est très réaliste. Il n’est pas du genre à inventer lorsqu’il ne sait pas. Son seul objectif est de résoudre une problématique donnée »
Franc et honnête
« Il est très réaliste, confirme José Luis Duran. Il n’est pas du genre à inventer lorsqu’il ne sait pas. Son seul objectif est de résoudre une problématique donnée. » Et pour résoudre des problématiques, il peut se reposer sur le savoir-faire de ses collaborateurs. Il n’hésite d’ailleurs pas à rappeler leur talent et leur investissement : « Ils sont meilleurs que moi au même âge. Je suis conscient qu’ils font une grande part du travail. J’ai beaucoup de plaisir à être avec eux au quotidien. » « Xavier Rollet a une approche familiale de son équipe », confirme Valérie Gin-Boyer. Et s’il peut parfois se montrer froid – « je crois que c’est mon expérience au sein d’une grande firme qui veut ça » –, Xavier Rollet s’efforce de rester « franc » et « honnête » vis-à-vis de ceux qui l’entourent. « Il est exigeant et parfois dur, mais on apprend beaucoup à ses côtés. Il ne sort jamais de ses gonds, poursuit sa collaboratrice, soulignant la bonne ambiance qui règne dans l'équipe. Que ce soit entre collaborateurs ou avec les associés. On aime se divertir et faire la fête. Ce qui est très agréable à vivre. »
« Dans l’ère du temps »
Positif et optimiste, Xavier Rollet l’est aussi pour le cabinet Racine. Pleinement impliqué depuis son arrivée, le fiscaliste s’inscrit rapidement comme l’une des figures de proue de la maison. Si bien que sa nomination en tant que co-managing partner en 2018 n’a rien eu de surprenant. « Je crois que les associés m’ont choisi pour mon tempérament rond et mon envie de fédérer, analyse-t-il. Je ne suis pas caractériel. » Son rôle aujourd'hui ? Faire en sorte que l’aventure Racine conserve son unicité, sa singularité, et son niveau d’excellence. Déployer une vision pour l’avenir, aussi. « Je me demande chaque jour à quoi devra ressembler un cabinet d’affaires dans dix ou vingt ans… », explique celui qui tient à ce que le cabinet soit toujours « dans l’ère du temps ». En d’autres termes : que l’entreprise conserve un haut niveau de compétences et surtout anticipe l’avenir. Qu’elle développe son offre à l’international. Qu’elle soit capable de répondre aux besoins toujours plus pointus de ses clients. Mais aussi qu’elle soit en mesure de combler les attentes de cette nouvelle génération d’avocats en quête d’un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
« Il est exigeant et parfois dur, mais on apprend beaucoup à ses côtés. Il ne sort jamais de ses gonds. Que ce soit entre collaborateurs ou avec les associés, on aime se divertir et faire la fête. Ce qui est très agréable à vivre »
Le collectif, source de sérénité
Ou encore qu’elle dépasse le monde du droit afin de jouer un rôle plus large dans la société, via du mécénat de compétences ou des actions de RSE. « C’est ce que nous faisons déjà, notamment auprès de l’association Lire pour s’en sortir, mais nous aimerions aller encore plus loin », affirme celui qui n’a jamais souhaité créer son propre cabinet, convaincu que l’union fait la force et que le collectif est source de sérénité. Car si les avocats célèbrent ensemble les réussites, ils surmontent ensemble les difficultés du quotidien. Ils se soutiennent lorsque la charge de travail devient particulièrement dense. Pas question toutefois pour Xavier Rollet de passer soirées et week-ends au cabinet. L’homme est organisé et s’emploie à conserver, jour après jour, un rythme de travail régulier. Rythme qui permet à ce sportif de gérer les dossiers, de piloter son équipe et de diriger le cabinet… Mais aussi de s’accorder des moments de loisir. De se promener en VTT, de partir à l’étranger pour des sessions de kitesurf. Ou encore de passer du temps avec ses trois enfants. Tout simplement.