Nicolas Boytchev : La force tranquille
Octobre 2022
« Ce n’est pas un avocat qui a un ego surdimensionné. Il est toujours dans l’échange et sait adapter son discours à l’interlocuteur qu’il a en face de lui. »
« Du pénal aux affaires »
Enfant, il n’imaginait pas diriger un cabinet d’affaires florissant. Encore moins négocier des baux à plusieurs millions d’euros. Empathique de nature, s’il veut devenir avocat, c’est avant tout pour défendre les autres. Il s’oriente alors naturellement vers le droit pénal. Sa première expérience du terrain ? Il la vit en qualité de stagiaire aux côtés de Jean-Yves Liénard, un pénaliste réputé, avocat de figures comme Roland Dumas, Bernard Tapie ou Gérard Depardieu dans les années 1990. Il y apprend les rouages du métier, décrypte les coulisses du Palais de Justice, se découvre un goût pour la plaidoirie. Et ça lui plaît. Si bien qu’il aspire à démarrer une carrière avec son mentor. Parce qu’il est curieux, le jeune avocat souhaite toutefois vivre l’expérience du monde des affaires, le temps d’un stage. Il remarque alors une offre au sein d’un cabinet de taille modeste, qu’il rejoindra pour quelques mois : Cavalié & Associés.
« Stagiaire, collaborateur, associé »
Le fondateur, Bruno Cavalié, est charismatique, ses trois associés sont inspirants, l’ambiance est familiale et bienveillante. « Je n’ai pas de secteur attitré, mais j’épaule Valérie Ledoux et j’interviens notamment en droit immobilier, à la fois en conseil et en contentieux », se souvient Nicolas Boytchev, qui s’épanouit pleinement dans la dynamique entrepreneuriale du cabinet au sein duquel il décidera de poursuivre l’aventure. Devenu collaborateur, Nicolas Boytchev intervient principalement sur des dossiers de droit de l’immobilier, et acquiert des connaissances pointues en la matière. Motivé par les ambitions des associés, l’homme ne s'en cache pas : il veut s’investir et développer son activité en immobilier. « Bruno Cavalié m’a donné ma chance », assure celui qui deviendra associé quatre ans seulement après son arrivée au sein de la maison.
Une fois le titre en poche, il doit s’affairer au plus délicat : faire vivre le département immobilier, trouver des clients. Un challenge de taille pour celui qui n’a pas de réseau et peu d’expérience. Qu’à cela ne tienne. « Je suis allé au Marché international des professionnels de l’immobilier (Mipim). Pendant trois jours, je me suis présenté auprès de tous les acteurs du secteur, raconte en esquissant un sourire celui qui a une âme d’entrepreneur. Et ça a marché. »
Plonger dans l'univers de l'immobilier
Son premier « gros » client ? Une société du CAC40 qui, au début des années 2000, décide de liquider l’ensemble de ses actifs immobiliers, mais de conserver les 500 contentieux qui y sont rattachés. « L’entreprise nous a confié l’intégralité de ces dossiers d’un coup, c’était gigantesque », explique Nicolas Boytchev qui traitera lui-même une centaine de dossiers et fera appel à d’autres cabinets d’avocats pour le reste. Un travail intense. Plongé sans réserve dans la réalité de l’immobilier et de la construction, Nicolas Boytchev enchaîne les contentieux. « C’était, à tous points de vue, une formation accélérée. Cet épisode m’a permis de me faire une place dans le secteur », se souvient celui qui acquiert une envergure nouvelle. Comme avocat plaidant et comme conseil stratégique pour les entreprises qu’il accompagne. Mais aussi comme meneur de troupes qui aime transmettre et créer de l’enthousiasme.
« Il a ce quelque chose qui est de l’ordre de l’empathie, de la chaleur humaine. Cela transparaît dans les négociations qu’il mène. Il ne se prend pas pour une star, même s’il est, en réalité, une star dans la discipline »
Partager
- S’il n’avait pas été avocat ? Il aurait été entrepreneur.
- Son hobby ? Le sport. La course à pied et la gymnastique qu’il pratique quotidiennement.
- Sa passion ? L’horlogerie.
- Son conseil aux jeunes avocats ? « Avoir de l’audace, prouver sa compétence et saisir les opportunités. »
De la sérénité dans les débats
C’est à lui que font également appel, depuis près de quinze ans, les principaux promoteurs tricolores et autres acteurs majeurs de l’immobilier français, comme Nexity, BNP Paribas Real Estate, ou encore CBRE. Ce que ces derniers apprécient, avant tout, chez Nicolas Boytchev, au-delà de ses compétences techniques ? Son calme, son écoute, sa sérénité, son empathie. « J’essaye toujours de trouver la formule juste, la bonne solution. Celle qui permet à chaque partie d’être satisfaite du deal », explique celui qui fait l’unanimité auprès de ses clients, qu’ils soient bailleurs ou locataires, propriétaires ou acheteurs. « Ce n’est pas un avocat qui a un ego surdimensionné, estime Pierre Raynal, directeur Real Estate du groupe Richemont. Il est toujours dans l’échange et sait adapter son discours à l’interlocuteur qu’il a en face de lui. » Négociateur hors pair, il « trouve toujours une solution adroite pour sortir du conflit », confirme Bernard Alaoua, directeur juridique chez CBRE Proma Services. Et ce n’est pas tout. Nicolas Boytchev est également reconnu pour sa créativité. « Il n’est pas scolaire, témoigne ainsi Stéphane Gaux. Il sait faire preuve d’imagination. Et pour autant, c’est un homme très fiable qui apporte de la sécurité sur le plan juridique, bien sûr, mais aussi sur les aspects financiers et stratégiques. »
La renommée de toute une équipe
Un succès personnel qui a de quoi faire la fierté de Nicolas Boytchev. Et pourtant, ce qui fait le bonheur de l’avocat, c’est la renommée de l’ensemble du département immobilier, aujourd’hui composé de trois associés et d’une dizaine de collaborateurs. Une équipe d’experts qui peut, en prime, s’appuyer sur les autres départements de Racine. Elle peut notamment compter sur le talent de Fabrice Rymarz sur des sujets de fiscalité immobilière ou encore sur celui de Barna Evva, spécialiste des questions de financement, les deux avocats ayant rejoint le cabinet comme associés respectivement en 2011 et 2013. « Ces arrivées nous ont permis de couvrir l’ensemble du spectre immobilier, sans exception. Il y a très peu de structures qui proposent une expertise aussi complète que la nôtre », résume Nicolas Boytchev qui est très largement impliqué au sein de la maison Racine.
« Nicolas Boytchev trouve toujours une solution adroite pour sortir du conflit »
Co-managing partner
Une implication qui le conduira au poste de co-managing partner, en 2013, aux côtés de Valérie Ledoux. « Il a une réelle capacité d’écoute et sait mener des discussions franches, témoigne celle auprès de qui il a dirigé le cabinet pendant sept ans. C’est quelqu’un de très précis. Nous avons toujours pris le temps de traiter chaque sujet en détail aussi bien dans le fond que sur la forme. » Envisager les axes de développement, réfléchir à une évolution de la structure, aiguiller la communication… Tel est le rôle du managing partner. « J’ai adoré ça, même si c’etait très prenant ! », avoue l’intéressé qui passera la main à un autre duo d’associés fin 2019, tout en restant investi dans cabinet, en particulier au sein de la commission « développement » dont il est, aujourd’hui encore, le responsable. « Nous sommes tous, d’une façon ou d’une autre impliqués dans la vie de Racine. C’est notre vision du cabinet d’avocats », précise-t-il, fier de porter les couleurs du cabinet.
L'équilibre
Un cabinet qui va continuer à se développer. De façon mesurée, en conservant ses fondamentaux : l’esprit entrepreneurial et la dimension humaine. « Racine, c’est une belle histoire que nous avons construite ensemble, conclut celui qui aspire à relever de nouveaux challenges et à acquérir de nouvelles compétences. Toujours dans l’univers de l’immobilier. Et toujours, bien sûr, au sein du cabinet Racine. Pour rien au monde, Nicolas Boytchev ne quitterait cette maison qui l’a vu grandir et s’épanouir. Pour rien au monde non plus, il ne bousculerait cet équilibre qu’il aura mis plusieurs années à bâtir. L’équilibre qui fait de lui un avocat renommé, un associé fidèle, un manager bienveillant et un père de famille présent et attentif au bonheur de ses proches. Un Graal que certains passeront leur vie à chercher.